Mon nom est Thorvald Haraldsson. Je viens de Suède, de Scanie pour être plus précis (le Sud du pays, juste à la frontière avec le Danemark pour ceux qui sont paumés en géographie). Me décrire? Un grand gaillard, 2m00 (j'aime faire dans la précision) et 40 printemps passés. Cheveux longs et barbe fournie, vous atterrirez face à une masse de muscles et de poils (un problème?) si vous venez à me croiser (me percuter) dans la rue. J'arbore de nombreux tatouages en guise de décoration sur mon corps. Mon dos est recouvert par un immense Yggdrasil (l'Arbre Monde de la mythologie scandinave), je porte un coeur de Hrunger sur le torse (une représentation des Neuf Mondes, toujours de la mythologie scandinave) et enfin un guerrier nordique antique sur le bras gauche. Je peux aussi exhiber quelques cicatrices reçues au cours de ma vie, surtout durant le service. Deux balles de 7.62 envoyées gratuitement par des soldats irakiens durant lmon mercenariat en Irak en 2005, une cicatrice laissée sur le torse par un coup de couteau d'un mec bourré et une marque au visage, peu visible, laissée par les poings du copain bourré du gars qui avait le couteau. Moi? Me mettre dans la merde? Ouais on peut dire ça comme ça. J'y viens d'ailleurs.

Mes parents m'ont enseigné une philosophie bien précise: les Forts protègent les Faibles. C'est simple, efficace et précis. J'ai été élevé dans le but de devenir fort, comme l'a toujours voulu mon père. Je ne savais pas pourquoi, mais j'ai accepté ça. Et je le suis devenu. Un protecteur. Ne frappe jamais celui qui est affaibli (c'est plus drôle s'il peut se défendre). Tant que tu respectes cette règle, je t'apprécie. J'aime être libre (la vraie liberté, celle où on choisit ses propres contraintes, où on les embrasse et les étreints), boire (beaucoup. J'suis pas alcooloique, j'suis Scandinave, nuance), me battre (oh que oui), le Heavy Metal (ça passe très bien avec la boisson et la bataille), et j'en passe, vous n'allez pas me demander chaque chose que j'aime ou que je n'aime pas.
Maintenant que j'y pense, je n'ai pas parlé des choses que je n'aimais pas. J'ai toujours eu horreur des lâches, ceux qui vivent sans honneur, sans fierté, qui essaie de duper tout et tout le monde juste pour un peu plus de prestige, un peu d'argent ou parce qu'ils n'ont pas les couilles de se salir un peu les mains. Aurais-je oublié de dire que je suis grossier? Maintenant c'est fait.
D'une certaine façon, je continue de vivre selon les codes d'honneur guerriers issus de temps révolus. Je cherche donc à apprendre aussi sur lesdits guerriers afin d'être sur de ne pas manquer de courage ou de vertu au cours de ma vie. aussi, chaque jour apporte son lot d'entrainements et d'apprentissages. Et oui, l'esprit est aussi utile qu'une lame, et il faut savoir maintenir les deux affutés. J'ai donc appris le maniement de pas mal d'armes à feu et armes de corps-à-corps (même si, et mon possesseur doit y être pour quelque chose) le marteau reste celle qui m'attire le plus. Ca et les mitrailleuses lourdes.

Je suis possédé par le Dieu Thor, fils d'Odin, déité du Tonnerre, de la Foudre et de la Force, protecteur des Hommes et Pourfendeur des Géants. Ouais ça claque dit comme ça. Surtout qu'en plus, lui et moi on s'entend bien. Oui oui, ça peut paraître étrange, mais on communique souvent et on s'arrange pour savoir qui va agir à la place de l'autre sur certains coups délicats. Ce qui ne change pas grand chose vu qu'au niveau du tempérament, nous sommes assez similaires. Je dois être plus facile à raisonner, mais lui il pardonne plus facilement. C'est sans doute de ça que mon père parlait lorsque j'étais jeune, que j'étais destiné à quelque chose de grand. Et c'est sans doute du Dieu que je tiens mon amour de la bataille et de la bière. D'après ce que j'ai pu apprendre, il s'agirait d'une possession "bénéfique". Pour sûr, ça m'est très bénéfique, je ne peux dire le contraire. Pour ceux qui me cherchent des noises, ça ne l'est pas vraiment.

Etant un amant de la Guerre et de l'adrénaline qu'elle procure, je suis devenu militaire. J'ai fait mon temps et j'en suis parti, servant durant plusieurs conflits et interventions militaires extérieures. Une fois revenu à la vie civile, l'ennui me gagna vite et je décidai de devenir mercenaire, choisissant mes contrats avec attention afin de ne pas transgresser mon code. Maintenant à Dublin, je vends mes services à ceux qui le souhaitent, tout en indiquant clairement mes conditions. Ca paie moins, mais au moins comme ça, je ne suis pas un simple monstre. J'ai rejoins le Syndicat afin d'être sur de ce que je fais et d'assurer ma paie et de pouvoir toujours trouver des contrats qui conviennent à mes standards.

La présence du Dieu nordique a été quelque peu utile en ce qui concerne la connaissance des races dites surnaturelles en ce monde. Les Vampires et les Loups sont les maîtres de la Nuit et, bien que j'ai une préférence pour les Lycans, je respecte les deux races (aucun contact n'ayant été établi pour l'instant).
Les thérians, ça sonne bien et ça n'a pas l'air trop dangereux. Mais il faut toujours se méfier de l'eau qui dort. Et c'est dans ces cas-là que je t'appelle couille molle Thorvald. Comment un type qui se transforme en chat peut être dangereux?
Les seuls dont je me méfie réellement sont les sorciers. Un sorcier est sans doute intelligent (ou s'il est stupide, n'en n'est que plus dangereux). Il va donc analyser chaque situation pour la tourner à SON avantage, que vous soyez ou non inclus dans l'équation. Et surtout, ils sont imprévisibles. Un lycan, tu sais comment il va tenter de te tuer. Un mage, impossible à deviner.

J'ai bossé pour ces organisations déjà. Le Syndicat est une excellente chose en ce sens car il permet un accès facile aux contrats. Mais j'ai aussi appris à me méfier de ceux qui choisissent la voie des ombres.
Je respecte la Garde. Maintenir la paix est un objectif noble. Même si je suis plus un adepte de certaines méthodes qu'ils qualifient d'expéditives, ils font preuve d'honneur, de droiture et de fierté. Tout ce qu'il me faut pour les apprécier.
J'ai horreur du Conclave. Manipuler l'esprit des gens et chercher à brimer leur libre arbitre en leur imposant une fausse liberté, même avec une juste cause pour justifier ça n'est pas une bonne chose. L'homme est libre, libre de haïr ou d'aimer, libre de se battre ou de se soumettre. Tenter de contrôler cette envie de liberté, c'est comme tenter de contrôler les vagues. C'est stupide et inutile.
Si la vision du Cercle, à savoir la création et la recherche en continu me plait, l'idée que le savoir ne doit appartenir qu'à une élite ne me plait pas. Comment l'Humanité peut elle progresser si on ne fait avancer qu'une partie de notre espèce et que le commun des mortels reste inculte?
J'ai entendu parler des Corbeaux, mais je n'y prête guère attention. Tant qu'ils ne viennent pas me les briser avec leur révolution, ça me va.

Je suis né le 12 Juin 1975, à Malmö en Suède, par une journée d'orages intenses. Amusant non, quand on sait ce qui va m'arriver. Mes parents étaient artisans (menuisier pour mon père et ma mère travaillait dans un petit salon de couture), autant dire que ce n'était pas le grand luxe mais bon, j'aime ce genre de vie. Ils étaient païens, Asatrù, Odinistes, appelez-les comme vous voulez mais ils croyaient aux dieux du Nord, Odin, Thor, Loki, Tyr et Freya pour n'en citer que quelques uns. J'ai grandi dans cet esprit. Tout au long de mon enfance, mon père m'a raconté que j'étais destiné à accomplir de grandes choses. A cet âge, je n'y comprenais rien mais j'acceptai l'idée. Il ne m'est jamais rien arrivé de spécial durant cette période. J'ai fait les conneries que font les gamins quand ils ont 10 ans, j'ai joué aux mêmes jeux et été à l'école, bla bla bla...

L'adolescence a marqué le début du changement pour moi. Dès mes 12 ans, je commençai à avoir des problèmes pour ma scolarité. Je me retrouvais toujours au milieu des affrontements à amocher mes camarades. Ce que les surveillants et autres conseillers d'éducation ne savaient pas, c'est que je ne me battais jamais sans avoir une bonne raison. Le Forts protègent les Faibles, tel était ma devise et je l'appliquai à la lettre. A chaque fois que je me battais, c'était contre des teigneux qui s'en prenaient à plus petits qu'eux. Et je me débrouillais pas mal avec mes poings. J'ai fait ainsi 4 établissements scolaires avant de pouvoir arrêter mes études. Je n'aimais pas ça et n'était pas fait pour bosser derrière un bureau. Mais il se passa surtout la chose la plus incroyable et la plus importante si je puis dire de toute ma vie.

12 Juin 1990. Je venais de fêter mes 15 ans. Classique, une virée cinéma avec mes potes, rien de bien extravagant. Sauf que sur le chemin me menant chez moi, je fus des plus surpris par ce que j'entendis. Ca commença par une voix qui me saluait. C'était une voix forte, puissante et rassurante. Je me suis bien sur retourné, croyant avoir croisé inconsciemment quelqu'un dans la rue. Personne. Et la voix qui recommence. Merde, j'deviens fou? Et puis un juron et plus rien. Ca peut paraitre ridicule comme ça, mais c'était le début d'une des conversations les plus longues de ma vie. La nuit, j'ai rêvé, abondamment, des dieux de mes parents, et surtout de Thor, le guerrier protecteur. A vrai dire, je me souviens encore de ce rêve, en totalité. J'ai vu la naissance des orages, l'apprentissage du guerrier à maitriser la Foudre et son marteau, ses combats, ses batailles, ses victoires et ses défaites. Sa vie et sa mort. J'ai vu le Ragnarök, ou tout du moins comme il est présenté dans les sagas.

Au matin, en me réveillant, j'ai pu entendre à nouveau la voix de la veille me parler. J'ai d'abord cru que quelqu'un était dans la maison, mais non, j'étais seul (mes parents travaillant tôt). J'ai donc, naturellement (et un peu comme un con je dois l'avouer) demandé qui était là, à voix haute, comme si de rien n'était. Et je n'ai obtenu pour réponse qu'un silence. Bizarrement, je n'ai pas eu peur. Soit j'étais stupide, soit inconscient. Mais à bien y repenser, ça devait être les deux. Plusieurs nuits d'affilées, j'ai fait d'autres rêves similaires à celui de mon anniversaire. J'explorai avec détails les péripéties du dieu du Tonnerre. Parallèlement, je lisais beaucoup de livres à son sujet, cherchant perpétuellement à comprendre pourquoi grandissait en moi cet intérêt. J'en ai aussi parlé à mon père, qui m'a alors expliqué qu'ils avaient choisi de me dédié au dieu Thor à ma naissance (d'où mon nom qui signifie en vieux Norrois Thor le Puissant). Ca me faisais une piste, mais rien de plus

Et puis, plus les jours passaient, plus la voix se faisait présente. C'était difficile de tout comprendre car il parlait dans une langue qui m'était inconnue. Je comprenais certaines formulations, mais pas tout. Puis vint finalement le jour où je compris enfin le nom de cette personne essayant de s'adresser à moi : Thor lui même. C'était 6 mois après le début des paroles. 6 mois que j'entendais des bruits de fonds et je le comprenais enfin. Et lui aussi d'ailleurs. Au début, je pensai à des images de ce que je voulais lui faire comprendre et il répondait de la même façon. Puis de premiers mots sont apparus, suivis de phrases simples jusqu'à élaborer une véritable conversation. Ma première question a été de lui demander pourquoi je l'entendais. Il répondit qu'il m'avait choisi pour être son hôte. Pourquoi moi? Toujours selon lui, pourquoi pas? Il m'a seulement demandé de me préparer pour continuer son combat : protéger l'Humanité.

C'est pour cela que j'ai décidé de rentrer dans l'armée. Ok, je fais confiance à une voix dans ma tête qui se dit être le fils d'Odin et dieu du Tonnerre. Tout ceci est parfaitement sensé et réfléchi. Néanmoins, l'armée avait déjà attiré mon attention. Ne souhaitant pas faire des études et ne désirant pas travailler de mes mains comme mes parents, une carrière militaire m'avait rapidement emballé. J'ai donc signé et ait rejoins les forces navales suédoises sous un faux nom.

Thor m'a aussi fait comprendre (bien que je l'avais deviné aussi) que j'étais désormais quelqu'un d'unique, de particulier et qu'il ne faudrait pas longtemps pour qu'on se mette à ma recherche. J'avais déjà vu des films comme ça et c'est vrai. Que ce soit les gouvernements où des organisations tellement secrètes que lorsqu'ils pètent ça se sent pas. Il m'a donc ainsi enseigné (il disait que c'était Loki qui lui avait appris quelques tours) à changer d'identité et de dissimuler la moindre de mes actions. L'informatique avançant, j'ai toujours essayé de contourner les moyens modernes et ainsi d'être fiché. Pas de compte bancaire, pas d'assurances, faux papiers que je renouvelais souvent après mon séjour à l'armée. Pas de téléphone portable, etc... Brouiller les pistes était aussi important. Je dormais à la base pendant un moment. Ensuite, c'est devenu amusant. J'ai dû alterner entre les squats, les hôtels miteux et les petites résidences temporaires. J'en ai aussi profité pour voyager. Rester mobile (par sécurité) et apprendre sur le monde (par curiosité et aussi car c'est ce qu'Odin enseigne). Je ne restais jamais plus d'un mois dans un pays, à l'exception des missions de surveillance que j'effectuais, ou lorsque j'opérais en tant que garde du corps. Et si j'étais observé (ce qui devait être le cas, je faisais tout pour ne pas être recruté. Être bon, sans être excellent, exagérer mes qualités et mes défauts. Me montrer impitoyable ou miséricordieux pour un rien. Avoir l'air instable (je le suis un peu en plus) a dû aider à ne pas trop être dérangé. Et je continue encore aujourd'hui. On ne perd pas les bonnes habitudes.

10 ans de service. 10 ans à aider ma nation, que ce soit dans ses conflits (j'ai participé à une mission de maintien de la paix en Irak et en Afghanistan) ou dans les problèmes internes (lors d'inondations catastrophiques, on nous a déployé pour venir en aide à la population). J'ai aussi appris à vivre avec le dieu du Tonnerre. A de nombreuses reprises j'ai appris (ou compris, d'après les récits de mes camarades) que Thor avait du prendre le contrôle de mon corps, que ce soit durant mon sommeil ou pendant des moments où j'étais ailleurs. Nous devions partager un seul corps, autant essayer de faire une bonne colocation. Si au début c'était assez catastrophique, nos relations et nos échanges se sont nettement améliorés au cours de ces 10 ans, au point que (et là je passe pour un fou) le dieu soit ce que je considère réellement comme un véritable ami.

J'ai aussi commencé à développer certaines facultés que je qualifierais de hors normes, mais bon, avec un dieu dans la tête, tout pour moi devenait relatif. Ca a commencé par l'électricité statique que j'ai pu amplifier ou même contrôler, puis avec le courant électrique dans les bâtiments. Aujourd'hui, je peux tenir le foudre elle même dans mes mains sans rien en craindre. Et ça messieurs dames, ça c'est la classe. A l'âge de 23 ans, Thor m'a conseillé de me faire faire une arme. Je ne sais pas si c'est son influence, un goût particulier pour cet artéfact ou autre chose, mais j'ai décidé de me faire fabriquer un marteau par un ami armurier qui est spécialiste des armes pour le cinéma ou les reconstitutions. Je lui ai donc commandé un marteau à manche court afin de pouvoir le transporter facilement. Je l'ai reçu quelques mois plus tard. 80 centimètres de long au total pour une tête de 40 centimètres de long pour 30 de large et 30 de haut et un manche de 40 centimètres. De quoi bien faire mal à l'impact.

Lorsque mon service s'est fini, j'ai cherché à m'intégrer à la vie civile. Mais ça n'a pas vraiment fonctionné. A l'instar du dieu (ou était-ce encore sous son influence, j'avoue qu'à partir de là, je n'ai plus su faire la différence), ma colère prenait souvent le pas lorsque ça devenait nécessaire. Sans but, j'enchainais les bagarres entre ivrognes et les combats clandestins. Rien ne semblait pouvoir canaliser cette rage que le dieu du Tonnerre faisait parcourir dans mes veines. Rien, à part le combat.

C'est en sachant cela, et bien déterminé à contrôler un peu ma vie (notre vie?) que je suis devenu mercenaire. J'ai effectué de nombreux boulots, en Afghanistan, Irak, Afrique ou Asie. Toujours en respectant ma devise, sans jamais la transgresser. Sauf une fois. Je m'étais mal renseigné sur un contrat. Je bossais donc avec une unité de mercenaires envoyés par les Américains dans une région reculée de l'Afghanistan. Quel beau merdier on avait foutu là-bas... L'objectif était d'éliminer une cible, un soi disant chef taliban dans un village. On est entré de nuit, on a trouvé le gars et l'un de mes hommes l'a abattu dans son sommeil. Le truc que j'ai compris beaucoup trop tard, c'est qu'il ne s'agissait pas d'un taliban. Ce type était juste un imam essayant de jouer les médiateurs entre les talibans et les forces gouvernementales dans sa région. Ce gars était innocent. Et moi, j'avais participé à son exécution...Nous nous sommes promis de le venger. Un par un, j'ai retrouvé les membres du commando qui avait attaqué l'imam. Et nous les avons tous tués. Froidement, face à face, sans un mot. Je me demande s'ils comprenaient pourquoi nous agissions ainsi. Mais dans le fond, je m'en fous. Je n'ai jamais pu retrouver le gars qui avait ordonné la mission. J'aurais bien aimé lui faire sauter le crâne.

Ca fait 15 ans que je fais ça. 15 ans que je loue mes services pour ce que je crois juste. Je suis arrivé à Dublin, poussé par des rumeurs au sujet d'employeurs assez spéciaux, il y a quelques temps maintenant. C'est ainsi que j'ai rejoins le Syndicat, que j'ai bossé pour la Garde, le Cercle et le Conclave. Je garde ma liberté, afin d'être sûr de pouvoir éliminer les enfoirés qui me forcerait à trahir la promesse que je me suis faite. On ne me dupera pas une seconde fois...pas sans le regretter.